AVANT PROPOS

« Le monde va plus mal qu’avant », « Dans le temps, nous étions plus heureux », « La violence est devenue omniprésente »… Nous avons tous entendu ces propos. ? Essayez de contre-argumenter avec des chiffres ou des faits concrets. Vous passez aussitôt pour un doux rêveur ou un complice du système. La vision que l’opinion publique a de notre monde actuel est totalement biaisée par des apparences, des préjugés et par quelques faits isolés qui servent de référence à la doxa.

Dans le fond, la réalité de notre société contemporaine est devenue secondaire. La quête de vérité est un accessoire. Du moins, c’est ce que la majorité en pense. Nous vivons au siècle de l’hyper-réaction émotionnelle. La peur qui prédomine désormais pousse le citoyen à se garantir plus que de raison. En résumé : « Un mensonge qui rassure est devenu plus important qu’une vérité qui dérange ».

Nous sommes tous d’accord pour reconnaitre qu’en apparence le monde se transforme. Il évolue technologiquement, nous le constatons tous les matins en lisant nos journaux… sur nos téléphones portables. Mais pensez-vous que l’être humain de ce début de siècle soit plus résistant physiquement qu’un sujet du Roi Louis XVI ? Croyez-vous que notre intelligence soit beaucoup plus performante aujourd’hui qu’à l’époque de Saint Augustin[1] ? Avouons-le, à la moindre étincelle émotionnelle, l’humain est toujours capable des pires atrocités individuelles ou collectives. Dans le cadre d’un simple jeu télévisé, il est en mesure d’infliger une sanction de 450 volts à des victimes innocentes qui le supplient d’arrêter[2]. Certes, il apprend à manier des outils de plus en plus complexes, des savoirs de plus en plus techniques, mais tout cela n’est que superficiel et fragile. Au moindre changement contextuel, l’humain retrouve ses pulsions archaïques et nous retournons aussitôt à l’ère préhistorique.

Y a-t-il donc un espoir pour nos enfants et les générations suivantes ? Ce sera justement l’objet de cet ouvrage. Nous pouvons faire le pari que nous sommes aujourd’hui face à une opportunité unique dans notre histoire. Pour la première fois, cette lueur de changement n’est plus imposée par l’extérieur. Ce n’est pas une innovation technologique, un courant philosophique ou religieux qui engendre cette mutation. Il s’agit d’un déplacement imperceptible des plaques tectoniques de la conscience humaine qui nous entraine sur des chemins inconnus. Si ce constat s’avère juste, nous sommes alors à l’aube d’une époque nouvelle pour l’humanité. Nos vieux schémas entreront dans les livres d’histoire ou d’archéologie pour laisser la place à un grand livre blanc plein de promesses. Vous l’aurez compris, ce message d’optimisme s’appuie sur des chiffres, des études et l’observation attentive de nos

médias. Je vous l’accorde bien volontiers, ils sont pour le moment traduits par ce qu’on nomme désormais des « signaux faibles », mais ils existent et croissent chaque jour d’avantage en convergence. Le mouvement des Gilets Jaunes de 2018-2019[3] en est un épiphénomène, une manifestation visible. Le nouveau leitmotiv pourrait alors devenir : « vivement maintenant ». Il est fort possible qu’à l’instar de notre pachyderme, un beau matin, la corde soit jetée au sol. C’est du moins le pari que fait l’auteur.



[1] (Né à Thagaste - l'actuel Souk Ahras, Algérie le 13 novembre 354 et mort le 28 août 430 à Hippone - l'actuelle Annaba, Algérie). Philosophe et théologien chrétien romain.

[2] Voir pour plus de détail dans l’index 1 « Expérience de Milgram ».

[3] Ce mouvement est singulier dans la mesure où il n’est pas structuré par une organisation syndicale officielle. https://tinyurl.com/gj2018-france


 Vision d’optimisme… ou pas ?

Si je vous dis que la dette consolidée de la France est de 3 145 milliards d'euros[1] et que nous sommes actuellement 67,19 millions de Français[2], vous conviendrez que chaque nouveau-né sortant de nos maternités, écope d’une dette personnelle citoyenne de 46 807 euros. Cette façon de considérer la chose n’est pas entièrement fausse, mais elle ne présente qu’un aspect du problème. Il faudrait pour être équitable porter au crédit de cet innocent nourrisson tous les actifs, tous les biens et les richesses de notre nation. Selon les dernières estimations chaque français est ainsi à la tête d’un capital de 200 000 euros[3]. Il ne s’agit là que d’estimations comptables résultant d’actifs physiques, mais quid de la richesse immatérielle de notre nation ? Pourquoi ne pas valoriser la complète scolarité de notre enfant qui est de 7 470 euros[4] ? Pourquoi ne pas inclure aussi les frais d’éducation ? Les Québécois l’ont fait, ils arrivent à la somme totale de 165 249 euros par enfant jusqu’à 18 ans[5]. Puisque nous valorisons tout désormais, allons dans l’absurde jusqu’au bout et quantifions tous ces éléments dits intangibles et immatériels de notre nation. Ils participent immanquablement à la richesse de notre pays.

Il s’agit de regarder le verre à moitié plein plutôt que de se polariser sur la partie à moitié vide. Dans le même ordre d’idée, en France, chaque heure travaillée, par personne et par an, produit une richesse de 22,30 euros[6]. Il existe pourtant une profonde injustice. Pourquoi, ne pas tenir compte du capital matériel, humain et collectif issu de nos ancêtres ? Toutes nos infrastructures, routes, rails, écoles, aménagements divers, tous nos savoir-faire… enfin, tout cela représente environ 14 % de la richesse[7] productive. Ce profit retourne directement entre les mains des actionnaires, alors qu'il devrait être réparti entre les héritiers de notre nation, c'est à dire tous les citoyens français sous forme d’un revenu garanti.

Nous constatons que le monde s’agite brutalement, que nos repères et nos habitudes sont mis à mal chaque jour par de nouvelles inventions ou de nouvelles règles. Votre père avait certainement dû endosser le costume professionnel de votre grand-père, qui en avait fait de même avec son propre père, et ce, depuis des générations. Le monde d’antan tournait plus lentement, du moins nous le percevions ainsi. Les informations qui nous parvenaient à cette époque étaient suffisamment aérées pour nous permettre de les malaxer, de les digérer, puis d’en parler afin de leur donner un sens acceptable et durable. Actuellement, la masse des « news » quotidiennes pousse celle de la veille et ainsi de suite à un rythme effréné, sans parler du phénomène des « fake news » qui nous rend désormais parano. Nous ne réfléchissons plus, nous n’agissons plus, nous réagissons dans l’urgence permanente. Nous survivons dans l’émotion de l’instant sans analyser cette débâcle informative. Tout cela nous laisse un goût d’inassouvi et un sentiment d’impuissance. Nous constatons que nous sommes devenus observateurs d’un spectacle dont nous nous sentons exclus. Nous vivons une frustration de ne plus être les acteurs de notre propre vie. Cela explique probablement pourquoi autant de personnes se mettent en scène avec une incroyable impudeur et partagent avec leur réseau « d’amis » Facebook ce qu’ils mangent, ce qu’ils font, ce qu’ils pensent. Peut-être est-ce la seule échappatoire possible pour se donner l’illusion qu’ils ont gardé le contrôle de leur vie. Ils échangent des choses simples du quotidien et soudainement, leur existence reprend du sens.

Dans toute l’histoire de l’humanité, le monde n’a jamais été aussi sûr et aussi protecteur[8], pourtant les mauvaises nouvelles ne manquent pas. Prenons quelques exemples vérifiables : « Chaque jour, plus de 38 personnes meurent chez-nous à cause du chômage[9] » ou encore « En France, un SDF sur dix est diplômé de l'enseignement supérieur[10] ». Si vous recherchez des infos inquiétantes en voici, elles ne manquent pas. Par exemple, l’anthropologue et professeur à la London School of Economics David Graeber[11] a écrit un ouvrage sur les raisons qui font que notre société produit des métiers inutiles[12]. Cela en dit long sur la santé de notre capitalisme, n’est-ce pas ?

Depuis que le monde est monde, des « mâles dominants » assurent le contrôle des territoires et asservissent leurs semblables. On pourrait penser qu’il s’agit d’une nature ou d’une attribution de compétences donnée par la vie. En d’autres termes, que certains êtres ont reçu une mission pour devenir des chefs et les autres seraient uniquement là pour obéir et se soumettre. Tout cela se déroulerait dans le cadre d’une saine répartition biologique des tâches, afin d’assurer l’équilibre de l’espèce. Il n’en est rien du tout. Du mineur de fond au chef de l’état, chacun obéit à la même loi de la vie : « Se sentir immortel ». Le chef de l’Etat, le milliardaire, le pharaon… s’agitent en bâtissant un empire ou des pyramides. L’ouvrier, le paysan, le chercheur d’emploi… travaillent pour l’éternité en transmettant leur sang à leur lignée. Au travers de ces descendants, ils espèrent améliorer un jour la condition de leur arbre généalogique. Si un membre du groupe peut réussir à s’échapper du statut d’ouvrier, toutes les générations précédentes, celles qui se sont sacrifiées pour nourrir l’espoir général, deviennent alors légitimes. Dans tous les cas, chacun essaie par ses actions d’investissement de se rendre éternel. On peut se demander si le réel ne devient pas secondaire, si la projection de notre image future n’acquiert pas une valeur supérieure à la qualité et à l’intensité de la vie présente ? A ce sujet, un mouvement apparaît actuellement, il s’agit du concept de « Personne numérique ». Chacun de nous possède un corps, un esprit, des biens matériels et depuis quelques années une identité numérique. Nous savons ce qu’il advient du corps, quant à l’esprit cela reste un mystère. Pour ce qui concerne nos actifs, les notaires respectent nos dernières volontés, en revanche quid de notre projection identitaire numérique. A l’ère où nous construisons un double virtuel de plus en plus nourri, qui se chargera d’assurer la maintenance de cet être après notre départ ? Ne pensez pas qu’il s’agit de projet pour le XXIIème siècle. Ce projet est déjà en route et il sera fonctionnel en 2024. Il porte le nom de « Human Brain Project[13] » et vise à reproduire l’intégralité du cerveau humain sur des ordinateurs. Cela permettra à terme de vous dupliquer et de permettre à votre cerveau de continuer à exploiter souvenir et intelligence après votre départ de cette terre.

Pour revenir aux considérations plus actuelles, tout le monde sera plus ou moins d’accord avec cette théorie de la relative immortalité. Ce qui risque de diviser, c’est l’idée d’envisager que la loi naturelle en question repose sur un autre principe, celui de la renaissance perpétuelle. Le terme de renaissance est assez peu éloquent, il risque de créer une confusion avec cette période historique que nous avons tous étudiée sur les bancs d’école. Nous emploierons plutôt le terme : « Palingénésie[14] ». Il s’agit alors du « mourir pour renaître de ses cendres », symbolisé habituellement par l’image du phénix.

L’humain palingénésique n’a pas spécialement d’attirance pour le morbide. Il intègre au contraire la fonction de vie et de mort comme les deux faces de la même pièce. Chaque seconde meurt et laisse la place à une nouvelle dans un cycle d’éternel recommencement. Celui qui vit dans la seconde suivante ou celle du passé n’est pas présent au « ici et maintenant ». Seul celui qui savoure l’intensité du moment est dans la bonne heure. Cela nous ramène au Carpe Diem d’Horace[15] : « Pendant que nous parlons, le temps jaloux s’enfuit. Cueille le jour (Carpe Diem), et ne crois pas au lendemain. »

Notre Homme nouveau est un être en perpétuelle mutation. Il laisse naturellement mourir les schémas anciens au profit d’un nouveau paradigme qui se révèle à lui de manière immanente[16]. Nous le verrons tout au long de cet ouvrage, il n’utilise pas la même grille de lecture que ses aïeux. Par commodité nous appellerons cette nouvelle forme de bipède un « Alkémien ». Il bénéficie justement des caractéristiques palingénésiques.

Le mot Alkémien est un néologisme issu de l’arabe et du grec ancien. Il est l’origine du mot alchimie. Il nous vient du mot copte « kēme » qui désigne la terre noire d'Egypte. Celle de la couleur du premier œuvre alchimique.

Elles ont du plomb dans l’aile les vieilles croyances selon lesquelles nous venons du néant et nous vivons une vie terrestre pour nous préparer à l’au-delà. Puis, grâce à notre libération, nous pouvons enfin retrouver notre créateur.

Désormais, une masse sans cesse croissante d’individus remet en question ces vieilles superstitions pour se tourner vers des théories plus porteuses et plus réalistes. L’idée que nous naissons et nous mourons à chaque instant de notre existence est un concept plein de promesse. Les raisons de ce succès sont les suivantes :

 

·         C’est vérifiable ! Tout scientifique sait qu’à tout instant les cellules de notre corps naissent et meurent selon un cycle variable. Il en est de même pour chaque élément de notre univers.

·         Si nous mourrons et renaissons en permanence, cela pose à nouveau la question : « qui suis-je ? », car les cellules de mon corps actuel ne sont plus les mêmes que celles d’il y a sept ans. Cela ouvre aussitôt le débat du : « Suis-je mon corps et mon esprit ? », ce qui nous conduit au débat sur le transhumanisme[17].

·         En plaçant l’instant présent comme seul élément de temps indiscutable, chaque seconde naissante est une opportunité nouvelle pour recomposer à l’infini son existence, jusqu’à atteindre l’harmonie que certains nomment le bonheur.

·         Un nombre de personnes sans cesse croissant observe que les évènements de la vie ne sont pas seulement le résultat des expériences passées, que de nouveaux paramètres inconnus attirent des éléments d’instruction dans un principe de synchronicité[18]. Certains n’hésitent pas à parler de loi d’attraction. Sans entrer dans les croyances et superstitions, la physique quantique répond depuis déjà longtemps à ce phénomène. Le Principe de Heisenberg[19] (appelé aussi principe d’incertitude ou encore principe d’indétermination) remet en question nos croyances quant au monde physique.

Au-delà des perceptions métaphysiques de chacun, les changements actuels de notre société véhiculent de nouvelles opportunités individuelles. Il ne saurait être question de la méthode Coué[20] pour nous persuader que tout ne va pas si mal. Il s’agit plutôt d’envisager une par une les diverses voies qui s’ouvrent à nous. Puis, de les emprunter pour permettre à notre humanité de prolonger sa longue route, démarrée il quelques centaines de milliers d’années quelque part en Afrique de l’Est.

Cet ouvrage envisage le futur comme un choix, non comme une fatalité angoissante. L’humain nostalgique doit faire son deuil des moyens et des espoirs du passé. Il doit accueillir le monde présent comme une nouvelle page à écrire dans le grand livre de la vie. Nous savons tous que ce n’est pas le maréchal-ferrant qui est devenu mécanicien au début du vingtième siècle. Une nouvelle génération est arrivée avec des rêves et des projets. Ils se nommaient Panhard, Levassor, Bouton, de Dion, Peugeot, Renault ou Citroën. Au mépris de toutes les oppositions conservatrices de l’époque, ceux-ci ont fait naître la nouvelle technologie de transport. Ils ont condamné de facto le cheval et tous ses employés, au profit de centaines de nouveaux métiers qui allaient par la même occasion sauver nos villes d’une pollution étouffante… au crottin[21] !

Dans cet esprit réaliste de progrès, nous aborderons d’ici quelques pages les 10 indicateurs de notre société qui révèlent le changement. Ce choix de « 10 portes de la mutation » n’est évidement pas exhaustif. Toute évolution sociétale est le produit d’un cocktail imprévisible. Les ingrédients se combinent et créent une alchimie qui conduit l’humain vers un état de conscience différent. Les plus âgés se souviennent du basculement de la société du papier vers l’Internet. Les plus audacieux se sont jetés à l’eau en premier, puis la masse des suiveurs est arrivée en créant une bulle spéculative et enfin, les plus récalcitrants y sont arrivés lorsqu’il n’était plus possible de faire autrement. Ainsi procède toute innovation depuis la nuit des temps. Les 10 portes ouvertes ne sont pas toutes perçues de manière identique par chacun. Rares sont ceux qui agissent sur les 10. Leur assemblage et leur appropriation, tant individuelles que collectives, va conduire notre monde sur une voie nouvelle.

Certains verront de toute évidence dans ce livre un ouvrage de prospective. D’autres y trouveront des solutions plus immédiates. Tous les points qui seront abordés ci-après sont déjà présents et actifs dans notre quotidien. Mais auparavant, un peu de patience et retournons à la source pour mieux comprendre pourquoi nous en sommes là aujourd’hui.



[1] Source Le Figaro https://tinyurl.com/dettedelafrance

[2] Source fr.statista.com

[3] « Quelle est la valeur de la France ? » Source Nice-Provence https://tinyurl.com/patrim-France

[4] Source : education.Gouv « Le budget et les finances du système éducatif » https://tinyurl.com/coutscolarite

[5] Source : Le Journal de Montréal du 16 février 2017 : « Le coût moyen pour élever un enfant jusqu'à l'âge de 18 ans est de 243 660 $ » - https://tinyurl.com/coutd-unenfant

[6] Challenge https://tinyurl.com/Pays-plusproductifs « Ces 15 pays où les travailleurs sont les plus productifs »

[7] Travaux de Yoland Bresson, un des initiateurs du revenu d'existence - https://tinyurl.com/Yoland-Bresson

[8] Source Slate - https://tinyurl.com/lemondeestplussur - « Non, le monde n'est pas en train de sombrer dans le chaos »

[9] Source Le Point https://tinyurl.com/14000francais-an - « Le chômage tue 14 000 Français par an »

[10] Source Le Point https://tinyurl.com/1sdfsur10

[11] Né en 1961, il est anthropologue et militant anarchiste américain, théoricien de la pensée libertaire nord-américaine et figure de proue du mouvement Occupy Wall Street.

[12] Source LesCrises.fr « Inutiles et vides de sens : pourquoi la société produit-elle de plus en plus de « jobs à la con » ? » https://tinyurl.com/metiersinutiles

[13] Projet du National Institute of Mental Health (NIMH). Les résultats obtenus auraient pour but de développer de nouvelles thérapies médicales plus efficaces sur les maladies neurologiques. Il a été choisi pour être l'un des deux FET Flagships (« Initiatives-phare des Technologies Futures et Émergentes ») de l'Union européenne, soutenu financièrement à hauteur d'un milliard d'euros chacun sur dix ans, dont la moitié est versée par l'UE (l'autre projet porte sur le graphène). Son coût total étant estimé à 1,19 milliard d'euros.

[14] Palingénésie est le terme employé par les philosophes stoïciens pour désigner la reconstitution ou apocatastase du monde après que le Feu l'a détruit, cela dans un Éternel Retour. Elle est appelée aussi Apocatastase.

[15] (Né le 8 décembre 65 av. J.-C. et mort à Rome le 27 novembre 8 av. J.-C.) Poète latin né à Vénouse dans le sud de l'Italie.

[16] L'immanence dans le cas présent désigne le caractère de ce qui a son principe en soi-même, par opposition à la transcendance qui indique une cause extérieure et supérieure.

[17] Le transhumanisme est un mouvement culturel et intellectuel international prônant l'usage des sciences et des techniques afin d'améliorer la condition humaine notamment par l'augmentation des capacités physiques et mentales des êtres humains.

[18] Principe développé et vulgarisé par le psychiatre suisse Carl Gustav Jung bien que considéré par certains comme pseudo-scientifique.

[19] (Né le 5 décembre 1901 à Wurtzbourg, Empire allemand, mort le 1er février 1976 à Munich, Allemagne) Physicien allemand qui est l'un des fondateurs de la mécanique quantique. Lauréat du prix Nobel de physique de 1932 pour la création de la mécanique quantique.

[20] Méthode d'autosuggestion censée entraîner l'adhésion du sujet aux idées positives qu'il s'impose et ainsi un mieux-être psychologique ou physique. Elle se veut autant préventive que curative.

[21] Source : Figaro. En 1900 le pic de pollution à Paris https://tinyurl.com/pollution-crottin


un peu d’histoire… sur L’Origine de l’Alkémien

Aux Etats-Unis, entre 1985 et 2000, le sociologue Paul H. Ray (université du Michigan) et la psychologue Sherry Ruth Anderson (université de Toronto) enquêtent auprès de plus de 100 000 personnes. Ils publient ensuite un livre intitulé « The Cultural Creatives: How 50 Million People Are Changing the World » (Harmony Books, Octobre 2000).

Selon les deux chercheurs, le profil qu’ils nomment « Cultural Creatives », ce qui pourrait se traduire en français par « créateurs de culture » est un sociotype qui regroupe les 4 critères suivants :

·         Respect des valeurs féminines

·         Intégration des valeurs écologiques

·         Implication sociétale

·         Développement personnel

Représentant moins de 4 % de la population nord-américaine avant les années 1960, ils rassemblaient 26 % des personnes en 1999 (50 millions d'adultes), et 34,9 % en 2008 (80 millions d'adultes)[1]. Combien sont-ils réellement aujourd’hui ? Plus aucune étude n’a été effectuée. Pourtant le courant se massifie de jour en jour. L’Association pour la biodiversité culturelle[2], avec le soutien du Club de Budapest[3] ont entrepris une étude sur le profil des Créatifs Culturels en France. Il apparait qu’ils sont 17 % à réunir les quatre qualités ci-dessus définies. Si on ajoute à cela les 21 % de français « Créatifs Individualistes » qui se caractérisent quant à eux par une absence d’intérêt spirituel, car ces derniers ont pour devise : « sans dieu ni maître », vous obtenez alors un total général de 38 % de personnes qui ne sont plus en phase avec la société de consommation. Cela fait tout de même 25 millions d’individus au sein de l’hexagone. La difficulté pour les identifier est qu’ils sont des deux sexes, de tous âges, de toutes les cultures, religions, tendances politiques, origines sociales… en somme, il est impossible de dresser le portrait-robot de ce nouvel Être émergent. Un deuxième élément vient troubler la donne, le Créatif Culturel, ou le Créatif Individualiste qui répond à la même caractéristique, ne sait pas lui-même qu’il est membre de ce groupe. Il pense être en opposition avec la bien-pensance ou avec les modes. Il trouve cela presque exotique ou excentrique de pouvoir être quelque peu différent. Il n’a pas pleinement conscience de faire partie d’une tendance lourde en rupture totale avec notre société et ses valeurs. Pour achever ce tableau, pour la première fois de l’histoire humaine, ce changement n’intervient pas par une influence transcendante mais bien par un principe immanent, d’où la difficulté à identifier les membres du groupe. Ils sont comme des pop-corn qui éclosent de tous côtés, en silence, les uns après les autres. De nouveaux membres apparaissent chaque jour et viennent renforcer ce bataillon. On peut donc penser qu’à l’image du sablier qui grain par grain fait monter son tas, un grain dont personne n’a connaissance, ni conscience, va faire basculer l’énergie générale pour entrer dans le nouveau monde. La croissance incessante des Créatifs Culturels et des Créatifs Individualistes, lorsqu’ils atteindront la masse critique nécessaire au basculement, pourrait provoquer d’une manière ou d’une autre un bouleversement. Les deux formes de Créatifs dont il est question ci-dessus, ne sont pas des « Collapsologues[4] ». La majorité des Créatifs reste optimiste quant au futur, car elle souhaite avant tout un monde meilleur, elle ne s’inscrit pas dans la logique des millénaristes d’antan.



[1] Créatifs Culturels sur Wikipedia - http://tinyurl.com/cc-refwiki

[2] http://www.yvesmichel.org/abc-et-les-creatifs-culturels/

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Club_de_Budapest

[4] Néologisme récent qui désigne l’effondrement de la civilisation industrielle résultant du manque des ressources naturelles et des besoins de base.


(La suite dans le livre...)