Cette loi qui s’applique essentiellement au domaine du travail énonce que : « Plus on a de la place, plus on s’étale ».

La loi de Douglas est à l’espace ce que la loi de Parkinson est au temps. Nous l’avons tous constaté, dans un espace professionnel, plus on a de place pour classer et ranger ses documents et autres dossiers, plus on s’étale et exploite les limites de cet espace. Par la force des choses… au final, moins on retrouve ses affaires.

Personne ne sait retrouver l’origine ou encore la source du créateur de cette loi nommée Douglas. Il semblerait qu’il s’agisse d’un anonyme et comme il fallait bien baptiser cette loi, le nom de Douglas s’est imposé. Elle est souvent citée dans les stages de formation de gestion du temps. Elle peut être mise en relation avec la déclaration d’Aristote : « La nature a horreur du vide ». En réalité, c’est plutôt l’homme qui à horreur du vide, alors il remplit et il meuble. C’est précisément ce que la loi de Douglas vient souligner.

En revanche, quelques années plus tard, Eric Abrahamson[1], professeur de management à la Business School de l'université Columbia (New York) de son état, nous a proposé en 2004, la contrepartie de la Loi de Douglas avec son ouvrage : « Un peu de désordre = beaucoup de profit(s)[2] » il y affirme que le désordre peut être bon et productif. Il nous interroge êtes-vous « structurellement » ou « temporairement » désordonné ? Adepte du « mini-foutoir », des « gratte-ciel de papier » ou du « bon débarras » ? Rassurez-vous, le désordre n'est pas une tare ! Il a même de grandes vertus : on savait qu'il était source de créativité, on apprend qu'il peut être efficace et rentable. A la maison comme dans l'entreprise. Car l'ordre coûte cher, lui, sans être toujours payant. Et si les sept piliers de la gestion du temps de travail étaient autant de préjugés et de mauvaises habitudes ? Et si les systèmes, les institutions ou les gens modérément désorganisés se révélaient souvent plus adaptés, plus résistants, plus efficaces que s'ils étaient soumis à une organisation stricte ? Oui, le désordre est rentable. Il suffit d'observer le changement des mentalités dans les entreprises les plus innovantes : un géant comme Microsoft a toujours travaillé dans le désordre ; même Hewlett-Packard et IBM, ce monstre d'organisation, se sont ouverts à la culture anticonformiste du logiciel libre. Quand le FBI échoue par trop d'organisation, Schwarzenegger, désordonné chronique, triomphe sur tous les fronts. Combien de progrès scientifiques, de grandes réalisations sont le fruit d'un prodigieux désordre : la découverte de la pénicilline, celle des plastiques conducteurs, l'observation du rayonnement fossile du Big Bang, les improvisations fougueuses d'un Jean-Sébastien Bach, des chefs étoilés qui font de leur cuisine un chorus de jazz, un traitement médical qui transforme des vibrations aléatoires en bain de jouvence...  (Suite dans le livre...)



[1] Eric Abrahamson est le plus jeune professeur titulaire de gestion à la School of Business de l'Université Columbia.

[2] https://editions.flammarion.com/Auteurs/abrahamson-eric