Ce terme est issu du troisième ouvrage de Naomi Klein[1] qui est une journaliste, essayiste, réalisatrice et altermondialiste canado-américaine : « La stratégie du choc : la montée d'un capitalisme du désastre[2] » publié en 4 septembre 2007. Ce livre démontre que la politique ultralibérale du lauréat du prix Nobel Milton Friedman[3] et de la Chicago School of Economics ont pris de l'importance dans des pays tels que le Chili de Pinochet, la Pologne, la Russie de Eltsine. Le livre souligne que les initiatives politiques (exemple : privatisation de l'économie irakienne sous l'autorité provisoire de la coalition) ont été instaurées alors que les citoyens de ces pays étaient encore sous le choc des catastrophes, des bouleversements ou des invasions. Le livre est devenu un best-seller international. Il a été traduit en 28 langues.

La thèse de cet ouvrage repose essentiellement sur l'affirmation que les gouvernements et autres pouvoirs qui veulent instaurer un marché libre avec une population hostile, le font généralement en tirant parti de certaines caractéristiques des conséquences de grandes catastrophes, qu'elles soient économiques, politiques, militaires ou naturelles. Il est suggéré que lorsqu'une société subit un choc majeur, le désir d'une réponse rapide et décisive visant à remédier à la situation est largement répandu. Ce désir d'action et immédiate offre aux pouvoirs peu scrupuleux l'occasion de mettre en œuvre des politiques qui vont bien au-delà d'une réponse légitime à la catastrophe. Le livre suggère que très souvent, l'urgence à agir est créée de toutes pièces par les acteurs du pouvoir.

Selon elle, pour réduire les Etats à l’impuissance quatre actions sont à mener[4] :

– Libérer les marchés (aucun contrôle des prix), on dit aussi « déréglementer »

– Réduire les budgets sociaux (aucune redistribution), on dit aussi faire un « effort de rigueur »

– Privatiser les services de l’Etat (étendre l’emprise des marchés sur tous les aspects de la vie sociale)

– Ouvrir les frontières (aux marchandises et capitaux, pas aux hommes), donc permettre aux multinationales de faire main basse sur toutes les richesses naturelles et humaines de la Planète.

Voilà pour la méthode. Ces quatre actions sont à reproduire à chaque occasion.

Quant à la tactique, il suffit de connaître les deux gros mensonges :

– La liberté des marchés est la condition nécessaire et suffisante à la liberté des hommes, autrement dit la démocratie accompagne toujours le McDonald (sauf quand, suite à de malheureuses circonstances, « Les citoyens étaient en prison pour que les prix fussent en liberté »).

– La souffrance économique est une épreuve de courte durée, car la prospérité des plus riches finira par retomber en pluie fine sur les plus pauvres (la fameuse « percolation » ou encore « ruissellement » selon la formule de notre Président, dont il n’y a pas un seul exemple dans l’histoire et qui est l’équivalent de la promesse du paradis pour les martyrs de la foi). (Suite dans le livre...)



[1] (Née le 8 mai 1970 à Montréal)

[2] www.actes-sud.fr/catalogue/economie/la-strategie-du-choc

[3] (Né le 31 juillet 1912 à Brooklyn et mort le 16 novembre 2006 à San Francisco). Economiste américain, considéré comme l'un des économistes les plus influents du XXe siècle. Il obtient le prix Nobel d'économie en 1976 pour ses travaux sur « l'analyse de la consommation, l'histoire monétaire et la démonstration de la complexité des politiques de stabilisation »

[4] www.passerelleco.info/article.php?id_article=878