Ivan Illich[1], est devenu un prêtre de l’église catholique durant la dernière guerre mondiale. Sa mère Ellen descendait d'une famille juive allemande convertie et son père Piero était croate. Il est l'inventeur du concept de monopole radical qui énonce que si un procédé technique devient trop efficace, il s'empare du monopole et retire ainsi à toute la concurrence, la possibilité d'exercer son juste pouvoir et à prendre sa juste place. Il développe la théorie d'institutionnalisation qui démontre que dans sa logique d'efficacité, la société industrielle institutionnalise les moyens, outils et autres méthodes. C'est ainsi qu'elle atteint un certain seuil où ce moyen se retourne contre elle et devient contre-productif. Son propos est sans équivoque : « Lorsqu'une activité outillée dépasse un seuil défini par l'échelle ad hoc, elle se retourne d'abord contre sa fin, puis menace de destruction le corps social tout entier.[2] »

Au-delà de ses apports intellectuels sur la pensée économico-écologique Ivan Illich sera surtout connu pour la loi qui porte son nom : « Loi d'Illich ». S’appuyant sur les travaux de divers économistes, il développe l’idée que les boursiers expriment aujourd’hui avec l’aphorisme suivant : « Même les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ». Il démontre les limites de ce qui fonctionne afin qu’elles restent dans un espace raisonnable. En résumé, il est l’apôtre de la pause-café et du moment de repos pour améliorer la productivité. Selon lui, doubler le temps de travail ne double aucunement la productivité.

Cette loi énonce qu’au-delà de la limite, tout stress supplémentaire sera contre-productif, voire destructeur. Son intitulé ne saurait être plus explicite : « Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité humaine diminue jusqu'à devenir négative. » (Suite dans le livre...)



[1] (Né le 4 septembre 1926 à Vienne - Autriche et mort le 2 décembre 2002 à Brême - Allemagne) Penseur de l'écologie politique et une figure importante de la critique de la société industrielle.

[2] « La Convivialité », Paris, Éditions du Seuil, 1973, p. 11