Nous avons déjà abordé la solution d’un système de crédit du futur basé sur la gestion intelligente du crédit interentreprises. Cette ressource est méconnue. Selon la FIGEC[1], le crédit interentreprises représente actuellement le tiers du PIB national, soit presque 700 milliards d’euros chaque année. L’encyclopédie nous dit que le crédit interentreprises se définit macro économiquement comme la somme des crédits fournisseur que les entreprises industrielles, commerciales et de services se consentent entre elles. Au niveau micro-économique, c'est-à-dire au niveau d’une entreprise, il est la différence entre le crédit fournisseur que cette entreprise accorde à ses clients et celui qu’elle a obtenu de ses fournisseurs. Il naît du décalage entre la livraison des biens ou la délivrance des prestations par le fournisseur, en général concomitantes avec leur facturation, et leur paiement par le client. Il est donc le fruit des délais de paiement que s’accordent les entreprises entre elles. Il s’inscrit dans le cycle d’exploitation de l’entreprise selon les phases suivantes : achats, paiement des achats, stockage des matières premières, conditionnements et marchandises, production, stockage des encours et des produits finis, ventes, facturation, encaissement des ventes. Le crédit fournisseur est une source de financement pour l’entreprise cliente, la plupart du temps ou en apparence gratuit (car son coût financier peut être inclus dans le prix des produits ou prestations vendus).

« Il y a fort à parier que l’Alkemien sera utilisateur des Caisses de compensation. Comme elles s’appuient sur le principe de gestion du crédit fournisseur, elles seront une source inépuisable de développement. »

L’origine du crédit interentreprises remonte au Moyen Âge et à la création du commerce à grande échelle entre entreprises structurées dont la naissance en Italie se situe au cours de cette période. Outre le besoin croissant de commercer, il résulte de plusieurs données incontournables à l’époque : l’interdiction religieuse du prêt à intérêt (ou usure) ; le délai d’acheminement et de commercialisation des marchandises ; la recherche d’assurance de se faire payer. Il est donc marqué très culturellement par le lien à l’argent et par la notion de crédit portant intérêt avec des approches très contrastées entre l’Europe du sud, marquée par le catholicisme, très strict à cet égard, et l’Europe du nord, tenante du protestantisme, plus tolérante. En conséquence du développement plus rapide et plus important du crédit bancaire dans cette zone, les délais de paiement sont plus courts dans les pays du nord que dans les pays du sud de l’Europe.

Aujourd’hui, cette forme de crédit résulte de l’insuffisance de fonds propres et/ou de financement bancaire pour couvrir le besoin né du décalage financier provoqué par le déroulement du cycle d’exploitation mais aussi, et surtout, du rapport de forces qui existe entre clients et fournisseurs, les clients voulant maximiser le crédit gratuit accordé par leurs fournisseurs. 



[1] Fédération Nationale de l’Information d’Entreprise, de la Gestion des Créances et de l’Enquête Civile