Les humains sont généralement prompts à assigner des causes, bonnes ou mauvaises, à toutes leurs actions ou à leurs comportements. Ce processus se nomme la théorie d’attribution. Les recherches sur l'attribution causale ont commencé au début du XXème siècle avec les travaux de Fritz Heider[1]. Ce psychologue de la Gestalt est souvent décrit comme le « père de la théorie de l'attribution ». Puis, la théorie fut développée par Harold Kelley[2] et Bernard Weiner[3].

Dans les années 1920, Heider abordait dans sa thèse le problème de la phénoménologie : « En règle générale, l’homme ne se contente pas d’enregistrer des données de son environnement. [...] Ce qui l’intéresse ce sont les causes sous-jacentes aux événements, en particulier les motifs des autres personnes. Ces causes donnent des significations à ses expériences. De telles significations sont enregistrées dans son espace de vie et deviennent la réalité de l’environnement auquel il réagit » Voyons plus en détail ce processus :

Externe : L'attribution externe, également appelée attribution situationnelle, consiste à interpréter le comportement d'une personne comme étant causé par la situation dans laquelle se trouve l'individu. Par exemple, si le pneu d'une voiture crève, il peut être attribué à un trou dans la route. En attribuant des erreurs au mauvais état de la route, on peut donner un sens à l'événement sans être gêné par le fait qu'il aurait pu en réalité être le résultat de sa propre mauvaise conduite.

Interne : L'attribution interne fait référence au processus d'attribution de la cause du comportement à une caractéristique interne, telle que la capacité et la motivation, plutôt qu'à des forces extérieures. Ce concept recoupe le locus de contrôle, dans lequel les individus se sentent personnellement responsables de tout ce qui leur arrive.

Il existe aussi des attributions fausses ou illusoires chez l’animal. Le psychologue américain Skinner a logé des pigeons dans une cage. Un mécanisme automatique distribuait des rations de nourriture de manière aléatoire.

A la première livraison de nourriture, un pigeon battait des ailes, un autre se déplaçait de manière circulaire, un troisième balançait sa tête. Cette scène se reproduisit plusieurs fois. La nourriture arrivait plus ou moins rapidement selon leur comportement. Les pigeons semblaient avoir attribué ce mécanisme de réaction à leur attitude. Une fois replacé dans la même configuration, on constata que tous les pigeons reprirent leur comportement initial. (Suite dans le livre...)



[1] (Né à Vienne le 19 février 1896 et mort à Lawrence au Kansas le 2 janvier 1988) Psychologue et professeur d'université en psychologie américain d'origine autrichienne.

[2] (1921-2003) Psychologue social américain.

[3] (Né en 1935) Psychologue américain, spécialiste de la psychologie sociale.