Dans le domaine de la psychologie, la dissonance cognitive est la tension interne (stress psychologique) subi par une personne confrontée à deux croyances, idées ou valeurs contradictoires. Cet inconfort est provoqué par une situation dans laquelle la croyance d'une personne se heurte à de nouvelles preuves. Le sujet confronté à ces faits contraires tente de trouver un moyen pour résoudre la contradiction afin de réduire son inconfort.

Dans une théorie de la dissonance cognitive en 1957, Léon Festinger[1] proposa que les êtres humains recherchent une cohérence psychologique interne pour fonctionner mentalement dans le monde réel. Une personne qui fait l'expérience d'une incohérence interne a tendance à devenir psychologiquement désagréable. Il se motive pour réduire la dissonance cognitive en apportant des modifications de jugement pour justifier son comportement stressant. Il le fait, soit en ajoutant de nouvelles parties à la cognition provoquant la dissonance psychologique, soit en évitant les circonstances et les informations contradictoires susceptibles de se produire.

En 1959, Leon Festinger et J. Merrill Carlsmith[2] réalisèrent l’expérience du « Paradigme de la soumission induite ». Ils demandèrent à des étudiants de réaliser durant 1 heure un ensemble de tâches ennuyeuses. Il fut créé 2 groupes différents et chacun bénéficiait d’une rémunération différente pour ce même travail. Le premier groupe était rémunéré 1 $ et le second 20 $. Les étudiants des deux groupes avaient pour consigne d’affirmer qu’ils avaient aimé ce travail.

Quelques temps plus tard, les élèves des deux groupes furent interviewés sur leur expérience. Etonnement, les élèves du premier groupe, celui payé 1 $ déclaraient garder un meilleur souvenir que ceux payés 20 $.

Festinger justifia ces différences dans les réponses par la différence de récompense : 1 $ n'étant pas un incitatif suffisant pour avoir menti. Le premier groupe était atteint de dissonance cognitive. Le seul moyen d’expliquer cette dissonance était de justifier leur mensonge en rhabillant d’un sens nouveau leur perception négative de l’expérience vécue. En revanche, être rémunéré 20 $ était une raison suffisante pour accomplir un travail rébarbatif. C’est ainsi que les participants du second groupe n’avaient pas été victimes de dissonance. Dans le même ordre d’idée, demandez à quiconque ayant passé une année en caserne à effectuer son service militaire durant ses jeunes années, il vous affirmera qu’il avait passé une excellente période. En réalité pour ceux qui l’ont connu à l’époque, il n’avait qu’une hâte… c’était d’atteindre le douzième mois pour vivre la quille (la libération). (Suite dans le livre...)



[1] (Né le 8 mai 1919 à New York et mort le 11 février 1989) Psychosociologue américain.

[2] (Né le 12 avril 1936 à La Nouvelle-Orléans, Louisiane et mort le 19 avril 1984 à Portola Valley, Californie) Psychologue social américain.