C’est le psychologue Albert Bandura[1] qui suggère le premier le principe de l’auto-efficacité. Il s’agit du jugement personnel qui définit la mesure dans laquelle on peut exécuter les actions requises pour faire face à des situations futures. Les attentes d'efficacité personnelle déterminent si un individu sera en mesure de faire preuve d'un comportement d'adaptation, mais aussi combien de temps cet effort pourra être soutenu malgré les obstacles qu’il rencontrera. Les individus qui nourrissent un fort sentiment d’auto-efficacité dégageront des efforts suffisants qui aboutiront ainsi à des résultats positifs, alors que celles qui ont un faible degré d’auto-efficacité sont susceptibles de cesser leurs efforts trop tôt et d’échouer dans leur démarche.

Les psychologues ont étudié l'efficacité personnelle de plusieurs sujets, sous divers angles, observant ainsi diverses voies dans le développement de l'efficacité personnelle ; la dynamique de cette efficacité personnelle ou son absence, dans de nombreux contextes différents ; interactions entre auto-efficacité et concept de soi ; et des habitudes d’attribution qui contribuent ou nuisent à l’auto-efficacité. Kathy Kolbe, éducatrice, ajoute que la croyance dans les capacités innées signifie valoriser ses atouts cognitifs. Elle implique également détermination et persévérance pour surmonter les obstacles qui empêcheraient d'utiliser ces capacités innées pour atteindre ses objectifs.

L'auto-efficacité affecte tous les domaines de l'activité humaine. En déterminant les croyances d'une personne concernant son pouvoir d'influencer les situations dans lesquelles il agit, cela influence fortement le pouvoir qu'a réellement cet individu pour faire face à ses défis. Ces effets sont particulièrement apparents et convaincants en ce qui concerne les comportements affectant la santé.

Facteurs d’influence sur l'efficacité personnelle :

Bandura identifie quatre facteurs qui agissent sur l'auto-efficacité.

1) Expérience ou « réalisation active » - ​​L'expérience de la maîtrise est le facteur le plus important pour déterminer l'efficacité personnelle d'un individu. Le succès stimule l'efficacité personnelle, tandis que l'échec le diminue. Selon le psychologue Erik Erikson[2], les enfants ne peuvent pas être trompés par des compliments creux et des encouragements condescendants. Ils doivent accepter de renforcer artificiellement leur estime de soi à défaut de mieux, ainsi qu’une reconnaissance cohérente des réalisations réelles, c’est-à-dire des réalisations qui ont un sens dans leur culture.

2) Modélisation ou « expérience par procuration » - La modélisation est vécue comme suit : « S'ils peuvent le faire, je peux le faire aussi ». Lorsque nous voyons quelqu'un réussir, notre propre efficacité augmente ; là où nous voyons des gens échouer, notre auto-efficacité diminue. Ce processus est plus efficace lorsque nous nous associons au modèle. Bien que n'ayant pas autant d'influence que l'expérience directe, la modélisation est particulièrement utile pour les personnes qui ne sont pas sûres d'elles-mêmes.

3) Persuasion sociale - La persuasion sociale se manifeste généralement par un encouragement ou un découragement direct de la part d'une autre personne. Malheureusement, le découragement est généralement plus efficace pour diminuer l'efficacité personnelle d'une personne que l'encouragement pour l'augmenter.

4) Facteurs physiologiques - Dans les situations stressantes, les personnes manifestent généralement des signes de détresse qui s’observent par : tremblements, douleurs musculaires, fatigue, peur, nausées, agressivité etc. La perception de ces réactions peut considérablement altérer l'efficacité personnelle. Ressentir des « papillons dans l'estomac » avant de parler en public sera interprété par une personne peu performante comme un signe bloquant, diminuant ainsi l'auto-efficacité. En revanche, chez une personne performante, ce ressenti pourrait être interprété comme un signe naturel sans aucun rapport avec sa propre aptitude. Il s’agit de croyance dans les implications de la réponse physiologique qui altère l'efficacité personnelle.

Lors d’une conférence donnée par Alex Stajković[3], ce dernier rajoute un autre facteur qui affecte l’auto-efficacité. (Suite dans le livre...)



[1] (Né le 4 décembre 1925 à Mundare) Psychologue canadien et professeur émérite de psychologie à l'université Stanford.

[2] (Né le 15 juin 1902 à Francfort et mort le 12 mai 1994 à Harwich - Cap Cod, Massachusetts) Psychanalyste et psychologue du développement germano-américain. Il est l'auteur d'une théorie du développement psychosocial reposant sur huit stades psychosociaux successifs.

[3] (Né à Belgrade en 1965) Professeur de comportement organisationnel qui a mené des recherches sur la confiance et l’amélioration des objectifs.